Histoire gourmande

24/08/2012 08:51

Voici mon texte pour le défi littéraire du mois de juin de babelio.

La bedaine désesperement vide, l'estomac sur les talons, mon ventre affamé n’a plus d’oreilles...

Errant dans ma cuisine, les sens aux aguets, je cherche de quoi remplir le gouffre qu'est devenu mon petit bidon...

Soudain, la révélation. Dissimulé par une main traîtresse derrière des lentilles poussièreuses, une boîte de petits beurres me fait de l'oeil.

Complètement aguichée, je me rue vers l'objet de mon désir, ouver la boîte frénétiquement...

Fière de ma performance, car nous sommes toutes d'accord, 3 jours de régime est un beau score, j'anticipe avec délices le moment où le biscuit franchira mes dents carnassières pour exhalter tous ses arômes sur mon palais en manque. Mes papilles en frétillent d'avance.

Ô rage ô desespoir, ô temps ennemi!!! Les biscuits tant désirés ne sont plus que miettes. Les dates de péremption sont à présents mes plus farouches adversaires...

Comment clore cette histoire de gâteaux? Vais-je m'avouer vaincue?

Vous vous en doutez bien, la réponse est non. Mais aller dans la petite patisserie du coin de la rue serait admettre que ma tentaive de régime est avortée. Alors que grignotter discrètement un morceau chez soi, juste pour se caler le ventre, c'est différent.

Ah! La patisserie de Brigitte, ses éclairs au chocolat fondants, ses cookies croustillantes, crissant sous la dent, ses brownies collants et moelleux, ses tartes odorantes..
Mais je m'égare. Loin de moi l'idée de me précipiter dans ce temple des délices, où les prix sont si compétitifs, le personnel si charmant et compréhensif...

Non, je vais plus changer d'air (et d'idées!) et aller faire une petite course-promenade quelque peu sportive.

Quinze minutes après, en nage, suant et dégoulinant au point que je pourrais remplir une piscine, je m'affale sur mon canapé et ouvre la boîte aux trésors contenant ma meringue.

L'objet du délit affiche un air innocent, sa blancheur en renforçant l'idée. Je croque dans ce petit morceau de paradis, repoussant ma culpabilité.

Mais... mais... ce ne serait pas... des grumeaux? Des morceaux infâmes, épaix, osant rompre la douceur du moment. Ma meringue n'est en réalité qu'un tas pateux...

Que faire? Est-ce un signe?

Oui, ce ne peut être que cela. Je vais donc réunir mes faibles forces de mon corps péréclitant; marcher (sportivement évidemment) et aller me restaurer, ce qui est amplement mérité après la succession de tragédies qui viennent de m'arriver, chez Gino.
Lui seul, avec ses pizzas, saura me consoler de cette histoire de miettes et de grumeaux...
 

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